lundi 26 janvier 2015

Neighbors (Nos pires voisins)


Tous les ans, on voit plusieurs dizaines de comédies bien lourdes, bien grasses et parfois bien vulgaires sortir aux Etats Unis. En tête de ces comédies, on retrouve souvent Judd Apatow et sa bande (Seth Rogen & Co). La pluralité de ces comédies en fait un exercice de style compliqué où il devient difficile de se démarquer. A mes yeux, Neighbors est un chef d’œuvre (et je ne mâche pas mes mots) dans cette catégorie, et uniquement dans cette catégorie.

En termes de comédie, il semblerait que l’air du temps soit aux références. On s’amuse à tacler ses homologues acteurs, à railler des classiques, à caricaturer la culture pop dans laquelle on baigne. Community, dont l’essence même de la série est fondée sur les références, est l’exemple ultime de cette nouvelle vague. Mais on peut aussi mentionner This is the end où James Franco, Seth Rogen et Jonah Hill (entre autres) jouent leur propre rôle. Un film basé sur l’autodérision et sur la référence perpétuelle. Neighbors n’échappe pas à cette nouvelle mode et c’est pour notre plus grand plaisir. On y retrouve des caricatures d’acteurs et de réalisateurs tels que De Niro, Samuel L Jackson, Anne Hathaway, Mark Mahlberg, J.J. Abrams, Ray Ramano (WTF !!) ou encore dans un autre registre… Obama. Les références aux films, séries, BD, chanteurs sont également légion. On mentionnera de façon non exhaustive Batman, Zero Dark Thirty, Glee, Garfield, Outkast, Pulp Fiction et surtout Breaking Bad qui clôture magnifiquement le film.    

Les acteurs, habitués de ce genre de comédies, sont au top de leur performance, tous dans leur style bien particulier qu’ils ont peaufiné de film en film. Seth Rogen joue donc le mec décontract et relax, fumant encore occasionnellement son petit joint, sorte d’adolescent refusant de devenir adulte. Zac Efron interprète magistralement un rôle fait sur mesure pour sa gueule d’ange. Il incarne donc un président de fraternité cool et bad boy, le fantasme des jeunes adolescentes. Mais faisons un léger aparté pour préciser que ce dernier arrive tout de même à se détacher petit à petit de cette image avec notamment un rôle plus sombre et plus personnel dans Paperboy au côté de Matthew McConaughey et Nicole Kidman. Pour finir, on a également Dave Franco, digne héritier de son frère James, qui joue, comme dans 21 Jump Street, un intello branché aux fausses allures de caïd. C’est stéréotypé, c’est déjà vu, mais c’est terriblement bien joué.

Pour réussir une telle comédie, les références et les acteurs ne suffisent pas. Il faut de l’inventivité, du nouveau, du marquant. Et Neighbors a son lot de loufoqueries complétement WTF ! Je pense notamment à l’épisode des godemichets, à celui des airbags ou encore à l'ami complétement déjanté du couple. En plus de tout cela, il faut un scénario original qui offre de nombreux ressorts comiques. L’idée de faire un film sur un jeune couple d’adulte qui voit emménager une fraternité à côté de leur toute nouvelle maison en banlieue dans laquelle ils ont englouti toutes leurs économies répond parfaitement à cet objectif.

Le film ne manque également pas de tacler ouvertement plusieurs anomalies du système américain. A ce titre, on notera la doyen de l’université obnubilée par l’impact médiatique des événements, la règle des trois infractions qui laisse les fraternités libre de tout excès ou encore le passe-droit offert par la police à la fraternité.

C’est du divertissement, rien de plus. Mais du bon, si tant est qu’on sache à quoi s’attendre et qu’on soit dans le bon état d’esprit pour accueillir cette comédie grasse et vulgaire.

#dicksinourhands

4/5

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